Le jour où je commençai à écrire – Fayçal Farhat
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J’avançai à pas résolus, cognant mes semelles sur le bitume. Brusquement, le grincement des sommiers résonna de nouveau dans l’air, ici, ailleurs et partout… Je me tins au milieu de la chaussée, mon oreille droite tendue vers les lits de droite, mon oreille gauche vers les lits de gauche, riant avec lenteur … Puis, je m’en retournai à la maison coucher tous ces bruits sur le papier…
J’ai traduit ce récit de Fayçal Farhat afin d’apporter un témoignage essentiel à Beyrouth, capitale mondiale du livre, celui d’un enfant martyrisé qui dort en s’enveloppant dans un carton au pied de la statue des Martyrs, gribouillant des notes sur un papier et rêvant de devenir écrivain.
Cet enfant de dix ans qui n’allait bientôt plus fréquenter l’école mais vendre des Chiclets à Beyrouth puis des kaak et des ghraïbé en montagne était battu par son père lorsqu’une boîte ou cinq piastres manquaient à l’appel ! Il errait alors dans les rues de la capitale avec le sentiment d’en devenir le fils. Rejetant son père qui le tyrannisait, l’enfant appartenait désormais à la ville où l’on était autorisé, dans le Beyrouth de la fin des années soixante, de rêver de s’en sortir par l’écriture et la culture.
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